[RP] Gargote Lorraine. La caravane passe ...

Messages : 1863 Date d'inscription : 10/05/2012

Carne le sévère, avoyer des tombeaux et des crécelles, tout martial dedans sa barbe fleurie, fier comme un roi d'orient vainqueur pausant devant une pyramide d'ennemis vaincus.... Carne donc, chevauche au petit matin, menant la caravane dans une longue rue de la ville endormie en chantant de sa voix éraillée.

♪♫ Ô frère gitan, viens dans ma maison,
Dans mon logis de poussière, de feuillage et de vent.
Son toit piqué d'étoiles haut dans les cieux jusqu'à la cime des nuages,
Ses murs faits de mille arbres et de rochers paresseux,
Viens Ô mon frère gitan, entre dans ma demeure
Où dorment nos cousins blottis épaule contre épaule.♪♫

Des enfants se réveillent en pleurant, des gens hurlent... C'est bien connu, l'homme du vent chante mal. Comme des petits oiseaux des villes, les choeurs se font entendre dans les ruelles du faubourg

- Maman, j'ai peur.....
- Mais qui donc est-ce qu'on égorge?!
- Quelle horreur!!!!
- Moumoune! Appelle la maréchaussée!!!!!

...♪♫ Contemple les flammes de son âtre dans les yeux de mon peuple.
Et ressens sa chaleur dans leurs yeux fatigués...♪♫.

- Silence!!!!!!
- Que quelqu'un tue cet enfant de salaud!!!

Un seau de pisse encore chaude éclabousse les sabots de la mule de Carne qui, imperturbable chante et chante encore....

Viens ô frère gitan, partager nos richesses,
Et notre plus grand trésor, notre liberté. ♪♫
Nous qui chantons parfois pour cacher notre tristesse,
Lorsque nous allons réunis sur les chemins du monde,
nous sommes les rois de la Terre, le havre frais des coeurs perdus.
Nous les égarés qui nous sommes retrouvés.
Nous la famille de tous les exilés.

Dans l'étable voisine, le lait des vaches tourne dans leur pis. Carne fait un écart pour éviter une botte volante surgie d'une fenêtre...
- Pitiiié laaaaa feeeerme!!!!!!!!!!
Et puis à la fin, la rue est longée, le coin en est passé et la cacophonie s'éloigne et s'amenuise dans le lointain, laissant tout un quartier hagard de torpeur

- Regarde, Moumoune, j'ai les oreilles qui saignent...

Messages : 56 Date d'inscription : 19/06/2013

La caravane avançait paisiblement dans le village. Enfin... paisiblement, cela dépendait du point de vue selon lequel on se plaçait. Carne chantait, mais sa voix ne semblait pas plaire à son auditoire et celui-ci au lieu de lui envoyer des roses semblait lui lancer tout ce qui se trouvait à porté de main. Les objets projetés allaient donc de la simple botte au contenu d'un pot de chambre.

Mirialia était confortablement installée aux côtés de son Bilboquet de mari et leur roulotte suivait calmement la route ouverte par les autres nomades. De là elle observait la scène, les lancés plus ou moins réussis des habitants, Carne imperturbable faisant à peine des écarts pour éviter des projectiles. Pourtant cette voix bien qu'éraillée ne la dérangeait pas elle. Après des mois de solitudes passés à Grandson, elle avait rejoint la caravane et repris la route avec plaisir quelques jours plus tôt et cette animation constante lui avait manqué.
Elle n'était pas une vraie nomade comme les autres membres de la caravane. Elle les avait rejoint car elle les appréciait énormément et lorsqu'elle les voyait ils la sortaient toujours de son isolement. De plus elle avait trouvé l’amour parmi eux et cela lui avait donné une raison de plus de rester auprès d’eux.
Mais malgré cela elle ne pouvait s’empêcher de se sentir helvète plus que Nomade et elle savait qu’à la fin de cette caravane elle irait sans doute y refaire un tour et y séjourner quelques semaines.

Un vent frais souffla et elle rajusta son châle tout en se rapprochant un peu de Bill.
La fin de la rue approchait et les habitants semblaient crier de plus en plus fort, protestant contre les chants qui leurs étaient infligés.
Miria décida alors de sortir sa flûte pour accompagner le chant. Après tout, dans le pire des cas, cela ne pourrait jamais être plus désastreux que la seule voix de Carne et dans le meilleur des cas cela adoucirait un peu la chanson. Elle prit donc son aspiration, jeta un regard pour vérifier qu’aucun projectile ne volait dans sa direction et souffla dans l'instrument.

Messages : 754 Date d'inscription : 24/09/2012

Une nouvelle ville, et toujours le même refrain, les nomades passaient et les villes restaient, immuables, imperturbables...
Dès que bilboquet entendit les premières notes de la flûte de Mirialia son épouse, il lui souffla un je reviens et sauta de la roulotte souplement se dirigeant vers la queue de la caravane.

Il avait repéré en passant l'étal fraichement disposé de quelques commerçants, des légumes frais, quelques volailles, de quoi ripailler le soir venu,

Surtout que tous à cet instant se demandaient comment faire cesser ce supplice, douloureux à l'oreille, douloureux pour les bourses, c'était pas jour de carnaval, il ne le savaient point...

arrivé le long de l'étal du volailler, celui-ci étant concentré sur le borgne qui chantait, échangeant avec le marchand de fruits

Pourquoi la mule braie ainsi ??
C'est pas la mule c'est le borgne

Une mule borgne ou ça ??

Non pas une mule, un borgne borgne, c'est le gars qui hurle ainsi à la mort regarde donc...

Les marchands distraits ne regardaient plus leurs étals, Le Nomade n'est pas voleur, mais il a horreur de ce qui est abandonné, en plus il aime pas gaspiller...

Bill sorti son couteau, TCHAK, TCHAK, TCHAK, quelques volailles disparurent, puis quelques fruits, ce soir les nomades mangeraient du canard à l'orange !!

Les poches pleines Bill couru rejoindre sa douce, au son du pipeau, il s'installa à nouveau à ses cotés, satisfait...

Messages : 311 Date d'inscription : 21/07/2014

Encore pleine de sommeil, Ausone émerge de la roulotte, surprise de trouver le jour déjà levé.

C’est joli c’que vous chantez ! C'est quoi ?

L’amour est aveugle. C’est du moins ce que dit le proverbe.
Ce jour là, au petit matin, tout au bout de la longue rue de la ville maintenant réveillée, une chose est sure, c’est qu’il est sourd aussi...

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