Les malles sont prêtes

Dans sa chambrée en la taverne de la réforme, Jaime regarda la pièce soudain rangée car vide. Quelques écus brillèrent entre sa main et celle de deux gamins hélés de sa fenêtre. Alors qu'ils attrapaient sa malle où avaient été jetés pêle-mêle, habits sentant le renfermé, courriers et autres rares souvenirs, il se chargea lui de la légère valise où pinceaux tachés, pigments embouteillés, fusains et autres sanguines côtoyaient vélins vierges et autres noircis ou colorés soigneusement protégés. Des mois qu'il se terrait ici à voir passer les heures, une rencontre avec un borgne et sa famille avait suffit, la route il reprenait.
Arrivé au campement, déjà en son esprit il croquait les roulottes et les suaves nymphes qui les habitaient. Faisant signes aux gamins de poser là sa malle, les congédiant du même geste, il s'approcha du feu qui brûlait en son centre et s'inclinant poliment face aux âmes présentes..

Le bonjour à vous tous, si vous avez toujours un peu de place pour moi, me voilà

Jaime, bienvenue à toi.
On va se pousser, il y a toujours de la place.

Bienvenue, prends un rondin, et viens boire un coup !

Ca en devient presque laconique ! héhé

Un " Jaiiiiiiimeeeeuuuuu" résonna soudain
et la roussette de venir saluer celui qui la croqua, sur vélin (pensiez à quoi bande de pervers ???) quand Montauban était encore leur écrin commun...
"Heureuse de te revoir, et question place, ma couche est trop p'tite mais j'ai tant de couvertures, que vu l'été qui arrive t'en faire une juste à coté, ça m'ferait même plaisir !!!"

Cette famille avait le cœur aussi grand que ces facilités adoptives, l'accueil lui en donna confirmation. Il sourit à Rolandes, suivit d'un hochement de tête l'invitation de Prélude et prenait place à ses cotés quand la rouquine déboula sous un flot de paroles. Elle avait bien grandit depuis l'esquisse qu'il conservait d'elle, son corps avait prit d'agréables rondeurs, de celles qui combleraient sa main d'homme plus sûrement que le fusain. Le tentation de dire oui à son invitation brilla subrepticement en ses yeux.
Je te remercie belle teigne mais les nuits sont douces, les étoiles me suffiront en toit je t'assure
Puis il se tourna vers les autres
Je ne saurais jamais vous remercier assez de m’accepter ainsi parmi vous

Bienvenue Jaime!!

Le séant posé sous un vieux chêne
Une ardoise posée sur mes genoux
Heureux comme un sans chaîne
Ma craie crisse, croque ce nous.
Ce nous fait d'amas de roulottes
Ce nous d'envolées de jupons
Ce nous de chants et de parlotte
Ce nous qui donne goût au On.
Libre et volubile l'âme nomade
Belles et envoûtantes ses femmes
Toujours sincères les accolades
Toujours brillantes aussi les lames.
Crisse la craie, fragile esquisse
Ombres et figures, traits saccadés
Là un sourire, là une cuisse
Le feu au cœur de l'assemblée.
Le séant posé sous un vieux chêne
Une ardoise posée sur mes genoux
Heureux comme un sans chaîne
Ma craie crisse et croque
La liberté.

Hum....
J'aime
Jaime

On a un pouet!
Va mettre ça sur ardoise dans la bibliothèque, cousin jaime...
La grosse Roulotte du fond avec les essieux renforcés

Bien le bonjour, soit le bienvenu