Elle n’avait pas l’air comme ça la petite Léonne mais elle était extrêmement timide. Voilà plusieurs jours qu’on lui avait dit de venir visiter le camp mais elle n’avait pas encore osé s’approcher des roulottes. Depuis son retour au village elle était bien triste, même si le sourire qu’elle s’efforçait d’afficher en toutes occasion ne laissait rien paraitre de ses états d’âmes. Elle n’avait trouvé en rentrant que vide et désolation. Seule la présence du groupe des nomades lui avait remonté le moral. Il faut dire que ces derniers étaient les gens plus accueillant qui soient au monde. Ils lui avaient immédiatement proposé, à elle et à Ezio, de se joindre à leur caravane pour faire ensemble un bou de chemin. Son cœur se serrait alors qu’elle franchissait les premières caravanes pour se diriger vers le cœur du campement, attirée qu’elle était par la lumière et les éclats de rire qui provenaient du grand feu. Elle songeait à ses amis d’Espalion qu’elle n’avait pas pu revoir, elle songeait qu’elle aimait la route qui fut si longtemps sa seule maison. Elle songeait à tous ces visages souriant là-bas près du feu… Dans son petit panier d’osier tintaient le verre des bouteilles de liqueur de poire qu’elle avait apporté comme promis à Rolandés. Arrivée à proximité du foyer elle lança un « bonsoir » si faible qu’il en était presque inaudible puis ajouta sur un ton un peu plus affirmé. « Je vous ai apporté à boire ».