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 Tagada Tsouin en Artois

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2 participants
AuteurMessage
Carne Pizeto

Carne Pizeto


Messages : 1863
Date d'inscription : 10/05/2012

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MessageSujet: Tagada Tsouin en Artois   Tagada Tsouin en Artois Icon_minitimeLun 25 Mar 2013 - 20:40

.... Sur une chaise percée, siégeait un gadjo diplomate.
Homme de labeur aux convictions poussives, il portait haut le verbe de son royaume dans les contrées lointaines et avait une plume toujours à portée de sa main, fut-il occupé aux activités d'aisance.
Un jour donc, qu'il rédigeait depuis le fond des gogues un traité de paix entre son duc et un comte belliqueux chez lequel il était en pension, un pigeon s’engouffra par le petit trou en coeur de la porte, lui portant des nouvelles désastreuses, qui insultaient ses efforts.
Or, donc, il en conçut un tel désappointement, que tout à sa colère et à son emportement, il chassa le pigeon, égara sa plume et usa distraitement du traité en chantier pour se décrotter les fesses.
Si bien que lorsqu'il surgit tout bouillant à sa chancellerie d'accueil, c'est du papier à cul qu'il brandissait sous le nez pincé de ses sévères homologues.

- Et ensuite?
- Eh bien, l'effet fut spectaculaire; il y eut une guerre et elle dura très longtemps.
- Et l'ambassadeur?
- Le comte belliqueux l'a cloué à son chiotte et renvoyé chez lui sur une chaise à porteurs avec son traité marron fourré dans la bouche.
- Ah... et y a une morale à tout ça?
- Euuuuh, nan! Rooottt... pardon... Bon, faites-moi de l'air, les gars, il est tard.
- Ah bon.... bon eh bien au revoir et merci.


Dépités par la chute, les badauds qui s'étaient rassemblés pour écouter les bêtises de Carne se dispersèrent petit à petit, pour vaquer à leur activités quotidiennes.

N'empêche qu'il n'avait pas payé une bière de la journée et qu'il était plein comme une barrique.
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Loae Sabeliko

Loae Sabeliko


Messages : 87
Date d'inscription : 21/02/2013

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MessageSujet: Re: Tagada Tsouin en Artois   Tagada Tsouin en Artois Icon_minitimeJeu 28 Mar 2013 - 9:21

Rolandes a écrit:
Petite halte en Artois.
C’était là qu’elle avait épousé son second époux.

Elle vit au loin les Azincourtois s’agglutiner puis se désolidariser.
Au milieu, oncle Carné.


Carne !
Euuuuh, nan! Rooottt...

Rolandès n’insista pas. Largement éméché, Carne se dirigeait vers le campement.
Elle eut une pensée émue pour sa cousine Helianthe et la toute jeune Sebille.
Sebille… Ce quelque chose dans le regard…

Elle parcourut nonchalamment la ville avant de s’en retourner, elle aussi. Peu avide de souvenirs, elle préférait rejoindre les siens.

Ils étaient venus chercher Loae. Rolandès regrettait un peu que Ménèch ne se fût pas déplacé. Un peu rustaud parfois le Ménèch !

Elle aperçut immédiatement la brune Sabeliko au sang chaud. Elle plaira à son bouillant époux. Une âme d’artiste, joueuse de flutiau, lanceuse de couteaux, séduisante, séductrice…

Installée autour du feu, elle s’enfile un saucisson qu’elle fait passer à coup de calva. A ses côtés, un grand gaillard aux longs cheveux bruns : Loae emmène dans ses bagages un nouvel époux.
Carne est là, toujours aussi plein, légèrement dépenaillé. Bilboquet rote en jouant du couteau, pas pour la beauté du geste. Le Nepola, c’est la branche pratique de la famille. Terre à terre et les mains dans la tripaille. Un Nepola, ça raisonne avec le ventre. Bon vivant, pas rancunier pour deux sous.

Rolandès s’approche en saluant ses cousins.


Loae a écrit:
Je souris consciemment, je pétille des béryls, j'incline la nuque inconsciemment, je sirote, je grignote, je chantonne, je m'amuse autour de ce feu animé animant chaque brin d'herbe, même gelé.

Je finis de rire à la plaisanterie d'oncle Biscuit. Je me replie mentalement dans ma caboche le temps de quelques secondes. Alors que le monde s'agite autour de moi, j'aperçois à mes pieds un minuscule être jaune. Immobile. Droit. Fier. Lumineux. Un début de jonquille. La venue du printemps. Le temps qui se radoucit. Les hirondelles qui tournicotent au-dessus de notre Caravane, cherchant un coin douillet et nomade pour y bâtir un nid. L'annonce des beaux j...

Je stoppe ma réflexion. Un couteau atterrit sur la plante. L'expression de mes yeux se fait blasée. L'a-t-il fait exprès? Je le regarde avec insistance, tentant de chercher une réponse. Vaine. Il ne l'a guère fait exprès. Il est aussi séduisant qu'un poney dansant la mélodie du bœuf.

Je sors de ma torpeur en haussant les épaules, levant les mirettes au ciel à la bêtise du geste. Je suis une Sabeliko. Il est Pizeto. C'est un Nepola. Une seule, grande et même Famille divisée en douces chamailleries. Je suis partie si longtemps. J'étais si jeune. Je me dois de les redécouvrir. Mes rides de maturité faisant, me voici épousée. D'où le Sabeliko. Il n'est attribué qu'à l'âge adulte et selon des critères précis de caractère. Sauf si enfant(s) né(s) des unions.

J'ai hâte de rencontrer mes époux, même si mon ventre me chatouille. M'accueilleront-ils ici même? Ou devrais-je attendre? L'entrée est déjà fanfaronne et délicieusement attachante.


Bleys entre dans une envolée lyrique à s'endormir sur un ballotin de paille en pleine cambrousse. Je baille exagérément, espérant qu'il intercepte le message, grignotant un autre bout de sauciflard découpé préalablement avec une de mes dagues. La lame ondulant, la rondelle a une allure exotique. Avalée! Je bois une gorgée supplémentaire de mon onguent alcoolisé. Je ne sais si je suis vite pleine comme une barrique. J'ai toujours gardé le contrôle de tout. A tester.

Ces flammes sont délicieuses en ce jour. Une personne s'approche à pas posés alors que mes doigts glissent sur ma flûte double. Je lève mon visage, la saluant comme il se doit en retour, l'observant sans rien dire, la dévisageant discrètement. Je reconnais vaguement les visages. je suis incapable de les restituer. Des quelques traits dont Carne s'est fait le plaisir de me décrire dans unes de ses lettres, je pense reconnaître cette personne. En attendant, j'attends et je sors mon rebec de mon baluchon. En rangeant préalablement mon autre outil. J'ai vidé ma bicoque artésienne à none. Je me lève avec agilité, je pose en partie mon instrument sur l'épaule, mon menton calant le reste. Je commence à me balader entre les personnes, ma main libre dansant de l'archet. J'ai envie de jouer. A vous de voir si je parle exclusivement mélodie...


Sebille a écrit:
"La liberté : ne plus s'emmerder sans emmerder les autres...ou presque. " (Sébille)

C'était une des définitions de Sebille, sur la vie qu'elle menait désormais avec La Famille.

La liberté de marcher selon les envies, sans prendre garde aux temps, à l'espace, aux contraintes.
La liberté de s'épouser, une fois, deux fois...ou trois même si le besoin se faisait sentir.
La liberté de...

Sébille en était là de ses réflexions, essayant de faire entrer dans une fiole un branchage de mimosa. C'était un peu trop gros, elle dû le couper en plusieurs morceaux.
Levant la tête en pensant à son mariage, elle chercha des yeux son futur époux et sa femme. Ils n'avaient toujours pas consommé, faudrait prévoir un moment quand même...Elle avait des besoins la mignonne.

Elle repris ensuite son travail, remplissant les petites fioles alignées devant elle. Elle avait récupéré auprès de sa cousine, une casserole de vieux bouillon qu'elle transférait désormais avec soin.

L'Elixir de la mère Machin...Elle ne savait plus le nom que Helianthe lui avait donné. A moins que ça ne soit Rolandès?

Bon...qu'est-ce que je pourrais mettre dans cet Elixir?
De la craie?


Carne a écrit:
Carne le sévère, alcoolisé dedans sa barbe, dénombrait une chope qui se multipliait pernicieusement devant son nez, à chaque tentative qu'il faisait pour accommoder.
Il comptait et recomptait et jamais n'arrivait au même nombre. Et croyez-moi, pour voir double ou triple quand on est borgne, il faut en tenir une sévère....

- Oh la barbe.... ... et cela tombait bien car il en avait une.
Il salua les cousines et se leva en chancelant jusqu'à la porte pour aller se vider la vessie.

- A moi les murs!!!!! la terre m'abandonne!!!!

Il tituba jusqu'à l'arrière du bâtiment et se soulagea dans un tonneau en y glissant son robinet. De toute façon, presque partout, la bière, on la boit au moins deux fois, sinon, elle serait fade. Il retourna s'assoir à l'intérieur avec Rolandes, Sebille et Loae qui bricolait une drôle de potion.
Il se sentait beaucoup mieux.


- Tu pourrais mettre un peu de bière dedans, non?
- Tavernier!!!! une bière!!!

Il sortit une carte froissée de sa besace et la déplia sur la table. Vautré dessus comme un conspirateur, il fit signe aux autres de se pencher.

- 'coutez.... faut qu'on retrouve le Charles, et le Maurin... et tous les autres cousins nomades qui errent tous seuls sans savoir qu'ils ont une grande famille qui les cherche. Et pis tous ceux qu'ont pas encore eu l'idée de se semer aux quatre vents.
C'est not' mission! La famille, c'est important!
On va dev'nir une grand' nation! J'vous l'dis, les hérissons n'ont qu'à bien se tenir!
Alors on pourrait faire le tour de la ville pour voir si y en a pas deux ou trois qui trainent dans les rues.
-Hips!
- Nan?


Rolandes a écrit:
Rolandès fit rouler le tonnelet de la pointe de son pied, puis elle se pencha et fit sauter le bouchon.

Loae s’est approchée. Elle la dévisage, elle la jauge. Elle ne la juge pas, on ne se juge pas entre cousins. On se balance des vérités en pleine figure, surtout quand on a bu un coup de trop, ça s’arrête là.


Je suis Rolandès, la première et avant toi, unique épouse de Ménèch.
La bienvenue cousine.


Loae ondule autour du feu, ensorceleuse, charmeuse, séductrice, un brin allumeuse.
Rolandès se demande si, comme elle, elle lit les lignes de la main.

La jeune Sebille est là aussi. Rolandès la suit du regard. Elle s’occupe, les yeux dans le vague. Etrange que ce petit bout de femme rêveuse s’acoquine aux Pizeto, les grippe sous. Elle va pas rigoler tous les jours, la petite, avec Carne le sévère.

Elle aligne des fioles qu’elle remplit.
Prépare-t-elle une surprise à son époux ?

Carne le facétieux est revenu s'assoir.


...faut qu'on retrouve le Charles, et le Maurin... et tous les autres cousins nomades...
C'est not' mission! La famille, c'est important!

...Alors on pourrait faire le tour de la ville pour voir si y en a pas deux ou trois qui trainent dans les rues.


Carne le matois avait envie de refaire la tournée des bistrots.


Sebille a écrit:
Sébille offrit un sourire heureux à Rolandes. Elle l'aimait beaucoup sa cousine: elle s'embarrassait pas de mots creux.
Elle salua Loae également qui venait d'arriver. Nom d'une pipe de cheval, quelle démarche elle avait! Sûrement qu'elle pourrait danser sur les places avec une allure pareille!

Avant de reboucher ses fioles, elle suivit le conseil de son époux et versa trois gouttes de bière dans chaque flacon....puis les reboucha prestement.


Merci Carne...Bon je file au village essayer de vendre l'Elixir de la Mère Rosette.

Et sa caisse dans les mains, elle fila vers une taverne.

Dix écus, l'Elixir de la Tante Joséphine!!! Qui veut???
C'est quoi ça encore?
Vous voulez retrouver votre jeunesse, unifier votre teint, recouvrer l'amour?
J'ai 20 ans, je peux pas faire mieux...
Justement! L'Elixir de la Mère Tintin vous aidera à les garder!!
C'est pas des méthodes de sorcière ça?
...
C'est sûr que ça sent l'arnaque!

De quoi j'me mêle cruchotte...

Allez qui veut? Dix écus la fiole d'Elixir! Je fais un prix de gros!

Finalement, elle revint au campement ravie: elle avait réussi à vendre une demi-fiole au messire Bleys...3 écus la demi-fiole de bouillon de poule...Le commerce commençait bien!

Rolandes a écrit:
Elle a très mauvais caractère, avait dit Man.

Sébille avait tenté de lui fourguer ses fioles.

Rolandès lui avait fait les lignes de la main.

Il estimait qu’à vendre ainsi du rêve et de l’espoir, toutes deux se
jouaient de la crédulité des gens et que ce n’était pas loyal.

Il avaient un peu bavardé.

Oui, elle avait mauvais caractère, avait admis Rolandès avec une
tendresse non dissimulée. Elle-même avait mauvais caractère, mais les
années l’avaient rendue plus sage et plus diplomate. La sauvageonne
froide et solitaire avait fait place à une femme un tantinet plus
abordable. La paria avait retrouvé sa place parmi les siens et à leur
contact, elle s’était apprivoisée.

Une seule ombre au tableau. Un ombre sur laquelle un pan de voile se levait, légère, impalpable...

Sébille… Sébille…

Le beau lieutenant, attentif et perspicace, l’avait percée à jour.
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